Décès de Magali Jauffret, une voix incontournable de la critique photographique à l’Humanité

Vendredi 20 juin 2025, la scène culturelle française perd une figure majeure avec le décès de Magali Jauffret, critique photographique renommée et plume essentielle de L’Humanité. Son combat de 26 ans contre le cancer n’a jamais entamé sa passion pour le journalisme culturel ni son dévouement à la photographie, domaine qu’elle a profondément marqué par sa voix critique engagée et accessible.

Nostalgique des Polaroid instantané ? Voilà ce que tu dois retenir :

• ✅ Magali Jauffret a été une passeuse hors pair de la photographie, capable d’ouvrir tous les horizons créatifs au public.
• ✅ Sa critique photographique à L’Humanité mêlait rigueur et humanité, avec une lecture contextuelle enrichie par son parcours singulier.
• ✅ Elle a toujours su valoriser les jeunes artistes et ne jamais céder aux modes, apportant sincérité et justesse dans ses écrits.
• ✅ Son héritage témoigne d’une critique populaire raffinée qui fait écho encore aujourd’hui dans le journalisme culturel.

Comment Magali Jauffret a façonné la critique photographique au sein de L’Humanité

Entrée à L’Humanité en 1975, Magali Jauffret a d’abord couvert la politique étrangère et les luttes sociales avant d’embrasser pleinement la critique photographique. Son regard, à la fois affûté et accessible, a permis de faire émerger la photographie comme un véritable langage artistique dans la presse française. Bien avant que la photographie ne devienne un marché lucratif, elle consacrait déjà de nombreuses pages à cet art, inscrivant ainsi L’Humanité comme un acteur culturel incontournable.

Ses critiques avaient cette rare capacité d’emmener le lecteur du musée aux petites galeries de quartier, faisant tomber les barrières entre les élites culturelles et le grand public. Grâce à sa plume claire, elle a su valoriser toute la palette des formes photographiques, des reportages aux œuvres d’art contemporain. Loin des références pompeuses ou du jargon inaccessible, Magali privilégiait la sincérité et l’honnêteté, donnant une voix à la photographie sans la dénaturer.

Ce positionnement singulier lui a valu l’estime des photographes comme Bernard Plossu qui évoque « une critique populaire au bon sens du terme » capable d’accompagner toute une génération, dont Guillaume Herbaut, pour qui Magali a su garder un vaste spectre dans son regard, loin de toutes chapelles. Elle avait aussi un rôle important au sein de la commission d’achat du FNAC, contribuant ainsi à l’élaboration de la collection photographique de l’État, un témoignage fort de son influence.

La lecture des articles de Magali est un véritable voyage dans le temps et l’art. Sa passion ne faiblissait pas, même lorsque la maladie ralentissait son rythme. Jusqu’en juin 2025, elle partageait ses découvertes et enthousiasmes, notamment en parlant de photographies engagées, telles que l’exposition au Mémorial de la Shoah sur la manière dont les nazis ont utilisé la photographie pour documenter leurs crimes.

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Un regard humain et engagé : le style unique de Magali Jauffret en critique photographique

Le secret du succès et de la longévité de Magali Jauffret dans le journalisme culturel résidait dans son écriture chaleureuse, précise et toujours accessible. Son style ne cherchait jamais à étaler un savoir pompeux, mais à créer un pont entre l’œuvre et le lecteur, quel que soit son bagage culturel.

Dans ses critiques, la contextualisation historique et sociale jouait un rôle fondamental. Issue d’une famille militante communiste et fille d’ouvrier, Magali avait cette force intérieure qui mêlait engagement politique et amour profond pour la représentation du réel à travers la photographie. Elle savait décrire la nuance humaine derrière chaque image, faisant justice à cette forme d’art souvent réduite au simple instantané.

Son œil expert ne se lassait pas d’explorer les mutations du milieu photographique à l’époque numérique, faisant preuve d’une curiosité intacte pour les innovations dans les « écritures créatives ». Cette capacité à s’adapter tout en conservant un regard critique rigoureux faisait d’elle une interlocutrice précieuse tant pour les artistes confirmés que pour les nouveaux talents.

• 🔍 Contexte social et historique analysé pour chaque œuvre
• 🖼️ Style clair et accessible sans jargon inutile
• 🎨 Ouverture aux jeunes artistes et nouvelles tendances photographiques
• 🔄 Sensibilité aux transformations du secteur numérique et des méthodologies

Cette approche lui a permis d’écrire de nombreux textes pour des catalogues, ouvrages (notamment publiés par Filigranes Éditions) et d’accompagner la carrière d’artistes majeurs comme Sarah Moon, Gilbert Garcin ou Antoine d’Agata. Sa critique était un espace de dialogue, d’honnêteté et surtout de fidélité artistique, facteur primordial dans un milieu souvent éphémère.

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Les combats personnels et professionnels d’une critique en lutte contre la maladie

Magali Jauffret incarne une remarquable force de résistance : elle a combattu un cancer durant 26 ans, sans jamais laisser sa passion pour la photographie et le journalisme culturel s’éteindre. Même dans ses derniers mois, où sa présence se faisait plus rare à L’Humanité, elle ne cessait d’envoyer à distance réflexions et découvertes, témoignant d’un engagement intellectuel sans faille.

Mais ce parcours de courage est aussi celui d’une femme vêtue d’élégance et de fantaisie. Connu pour son style soigné aux camaïeux et ses trouvailles sur les marchés de Paris et Sète, elle ancrée son quotidien dans la beauté et la simplicité. C’est à Sète, ville qu’elle chérissait pour sa lumière méditerranéenne, qu’elle avait acquis une maison, un « pari sur la vie » selon son amie Françoise Morin.

Voici un aperçu de la vie professionnelle et personnelle qui façonnaient son regard :

• 🎗️ Plus de 26 ans de lutte intensive contre le cancer
• 👩‍💼 Engagement constant au journal L’Humanité depuis 1975
• 🏡 Ancrage affectif et géographique fort à Sète et Paris
• 🎭 Découverte et passion pour le chant avec un chœur international féminin

Magali incarnait un modèle d’intégrité, toujours prête à soutenir les autres artistes. Une figure de fidélité, comme en témoigne la photographe Dolorès Marat, soutenue pour accéder à la Cité Internationale des Arts grâce à la détermination de Magali.

Tableau récapitulatif : vie, carrière et engagement

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Magali Jauffret comme un trait d’union entre mémoire et culture photographique

Toute sa carrière est marquée par un rapport intense à la mémoire historique et à la représentation du réel. L’exemple le plus saisissant reste son dernier article, publié le 9 juin, sur l’exposition « Comment les nazis ont photographié leurs crimes » au Mémorial de la Shoah. Par cet engagement, elle a contribué à rappeler l’importance capitale du rôle documentaire et de la mémoire dans la photographie.

Magali considérait la photographie comme une fenêtre sur le passé, un puissant vecteur culturel capable d’éveiller la conscience collective. Son métier de critique photographique ne se limitait pas à l’esthétique mais s’étendait à la transmission d’une mémoire sociale, politique et humaine. Dans un monde saturé d’images, elle insistait pour que ces dernières restent authentiques et porteuses de sens.

Le numérique et ses bouleversements n’ont fait que renforcer son intérêt pour la quête de sens à travers des écritures visuelles innovantes. En racontant l’histoire des photographes, en valorisant aussi bien les figures emblématiques que les voix émergentes, Magali restait fidèle à cet idéal : une critique qui éclaire sans exclure, un journalisme culturel à hauteur d’homme.

• 📸 Photographie comme outil de mémoire et d’histoire
• 🕯️ Engagement dans la représentation des luttes sociales et historiques
• 🌐 Adaptation aux mutations numériques et créativité renouvelée
• 📚 Transmission d’un héritage culturel essentiel au grand public

Son activité au sein de la rédaction de L’Humanité renforçait la vocation même du journal, rappelant les mots de Jean Jaurès sur le rôle des intelligences libres. Loin d’une simple critique d’art, Magali apportait un éclairage sur la photographie comme « journal des intelligences libres », une mission qu’elle a incarnée avec fidélité et passion.

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Quels enseignements retenir aujourd’hui de l’œuvre et de la voix critique de Magali Jauffret ?

La disparition de Magali Jauffret marque la fin d’un chapitre important pour le journalisme culturel français et la critique photographique. Mais son héritage reste un guide précieux pour tous ceux qui cherchent à comprendre la photographie dans sa dimension sociale, historique et artistique.

Voici quelques leçons essentielles à garder en tête :

• 🌟 La critique doit s’ancrer dans la réalité vécue pour avoir un sens profond.
• 📖 La contextualisation est aussi importante que l’analyse esthétique, car chaque image raconte une histoire.
• 💬 Le dialogue avec les artistes et le public est fondamental pour nourrir la réflexion et l’esprit critique.
• 🔎 Soutenir les talents émergents aide à faire évoluer le regard photographique.

Pour les photographes professionnels, les amateurs et les passionnés de culture, Magali Jauffret reste une référence incontournable qui donne une boussole pour aborder l’image avec sensibilité et exigence.

Découvrir l’œuvre de Magali Jauffret, consulter ses archives sur L’Humanité ou les publications chez Filigranes Éditions peut grandement inspirer ceux qui veulent comprendre le rôle d’une critique photographique engagée et populaire.

Foire aux questions (FAQ) sur Magali Jauffret et la critique photographique

Qui était Magali Jauffret et quel a été son rôle à L’Humanité ?

Magali Jauffret était une critique photographique de renom et journaliste culturelle à L’Humanité depuis 1975. Elle a largement contribué à faire connaître et comprendre la photographie au grand public.

Quelle est la particularité de son style de critique photographique ?

Son écriture est accessible, sincère et contextuelle, visant à rendre la photographie lisible et pertinente pour tous, sans jargon élitiste.

Comment Magali Jauffret a-t-elle soutenu les jeunes artistes ?

Elle a aidé de nombreux photographes émergents à travers ses articles, préfaces de livres, et son rôle dans les commissions d’achat d’œuvres photographiques.

Quel héritage laisse-t-elle dans le journalisme culturel ?

Une critique éclairée, fidèle à une vision populaire et exigeante, qui continue d’influencer la manière d’aborder la photographie et sa transmission culturelle.

Où peut-on consulter ses écrits et contributions ?

Sur les archives de L’Humanité (ici), les ouvrages publiés par Filigranes, ainsi que sur diverses plateformes culturelles françaises.