Huxley-Parlour illumine l’histoire de la photographie en présentant une exposition exceptionnelle consacrée aux formes audacieuses et engagées de trois femmes photographes pionnières du XXe siècle : Ilse Bing, Kati Horna et Dora Maar.
Nostalgique des Polaroid instantané ? Voilà ce que tu dois retenir :
- ✅ Regards singuliers sur la vie moderne et ses bouleversements à travers la photographie
- ✅ Techniques novatrices mêlant surréalisme, photojournalisme et expérimentation visuelle
- ✅ Importance de la mémoire historique liée à leurs parcours d’exil et de résistance
- ✅ Valeur d’une réinvention constante dans un contexte artistique et politique complexe
Ilse Bing et la précision radicale : un Leica pour capter le mouvement urbain
Originaire d’Allemagne, Ilse Bing (1899-1998) est reconnue comme une des figures majeures de la photographie moderne. En quittant ses études d’histoire de l’art en 1929 pour se consacrer à la photographie, elle s’est vite imposée avec un style précis, rigoureux, une maîtrise exemplaire de la géométrie et de l’angle. Travaillant principalement avec un Leica, elle a capté des instants fugitifs du quotidien.
Ses clichés représentant des danseuses du Moulin Rouge ou des artistes de cirque témoignent de sa capacité à marier netteté et dynamique. Ilse Bing n’a jamais cherché le simple portrait statique mais plutôt l’expression du mouvement et de la vie urbaine en perpétuel changement.
Sa place dans la « Nouvelle Photographie »
Son travail s’inscrit dans un courant plus vaste appelé la « Nouvelle Photographie » qui a renouvelé le lexique visuel du modernisme européen. Elle a utilisé des perspectives innovantes, parfois audacieuses, comme les contre-plongées ou les cadrages obliques, qui questionnent la perception traditionnelle.
- Usage révolutionnaire du Leica pour des prises de vues spontanées
- Maîtrise du noir et blanc avec une grande précision des contrastes
- Saisir la fracture urbaine au travers d’angles inattendus
L’exil a profondément marqué sa carrière : Juive allemande, Bing a dû fuir le nazisme, passant par un internement en France avant d’émigrer à New York en 1941. Cette rupture l’a poussée à expérimenter la photographie nocturne, puis à adopter une approche plus introspective qui traduit la douleur de l’exil et du déracinement.
- Exploration des ombres et lumières la nuit
- Portraits plus personnels et symboliques
- Réinterprétation de son environnement transatlantique
Cette capacité à saisir le mouvement conjugué à une observation poussée fait de Bing une pionnière qui a contribué à façonner un langage photographique inimitable. Pour en savoir plus sur son œuvre marquante, découvre par exemple cet ouvrage retraçant sa carrière.
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Kati Horna : la photographie engagée et le surréalisme en temps de guerre
Née Katalin Deutsch en 1912, Kati Horna s’est illustrée comme une photographe engagée et resistente, mêlant la force du photojournalisme à un langage décoratif et parfois étrange, caractéristique du surréalisme. Après avoir vécu à Budapest, Berlin et Paris, elle s’installe à Barcelone où elle participe à la guerre civile espagnole, apportant un témoignage unique sur ce conflit à travers son regard féminin.
Ses images ne sont pas de simples reportages : elles offrent une expérience immersive de la guerre, capturant les corps meurtris mais aussi les instants de survie. Son œil est à la fois documentaire et poétique, ouvrant la porte à un univers où la douleur côtoie l’étrange et la théâtralité.
Un langage photographique marqué par l’étrangeté
À Mexico, où elle s’installe en 1939 après avoir fui les persécutions nazies, Kati Horna se lie à une communauté d’artistes surréalistes comme Leonora Carrington et Remedios Varo. Elle explore alors des mises en scène où les corps sont déformés par le verre ou dissimulés derrière des masques, révélant un monde à la fois inquiétant et fascinant.
- Photographies mettant en scène des jeux de reflets et déformations
- Symbolisme puissant dans le choix des masques et textures
- Exploration du corps humain dans sa vulnérabilité radicale
Son approche allie reportage et construction scénographique pour offrir une lecture multiple du réel. Cette exposition à la galerie Huxley-Parlour présente plusieurs œuvres qui témoignent de cette double dimension, source d’inspiration pour la photographie contemporaine. Pour approfondir la dimension politique et artistique de son travail, consulte les articles sur Pathfinders et les voix modernes féminines.
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Dora Maar : surréalisme urbain et ruptures visuelles à Paris
Dora Maar (1907-1997) incarne la synthèse entre une pratique photographique rigoureuse et une esthétique surréaliste, cultivant des images à la fois mystérieuses, fragmentaires et poétiquement distordues. Elle utilise un Rolleiflex pour saisir la vie parisienne sous un angle à la fois documentaire et métaphysique.
Ses œuvres, présentées sous forme de tirages contact vintage, mettent en scène des mannequins, des rues désertes ou des reflets fracturés qui déstabilisent l’œil en révélant un monde parallèle. Sa photographie interroge la place de l’individu dans le tumulte urbain, invitant à une relecture poétique du réel.
L’influence du contexte historique sur son parcours artistique
L’occupation nazie en France bouleversa profondément sa carrière. Elle choisit alors une période de repli où introspection et expérimentation se mêlent pour transformer son regard sur la photographie. Cette phase a laissé une empreinte durable sur le ton de son œuvre ultérieure, plus silencieuse mais d’une résonance puissante.
- Déconstruction des formes urbaines classiques
- Utilisation créative des ombres et des reflets
- Exploration du photomontage et de la solarisation
Plonge dans ses images singulières à travers les expositions qui lui sont dédiées en ligne sur des plateformes comme L’Œil de la Photographie pour une immersion complète dans un univers visuel exceptionnel.

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La galerie Huxley-Parlour : un écrin pour redécouvrir les pionnières de la photographie moderne
Située à Londres, la galerie Huxley-Parlour s’est imposée comme un lieu incontournable pour la photographie d’art. Son exposition Pathfinders, visible du 18 juillet au 13 septembre 2025, offre une occasion unique de redécouvrir les trajectoires croisées d’Ilse Bing, Kati Horna et Dora Maar.
Dans cet espace d’art visuel sensible aux mutations historiques, leurs œuvres dialoguent autour des thèmes de la modernité : la rapidité de la vie urbaine, les fragmentations sociales, et les dislocations provoquées par les bouleversements politiques.
- Adresse : 45 Maddox Street, Londres W1S 2PE
- Horaires : du lundi au vendredi, de 11h à 17h30 ; samedi de 10h à 13h30
- Entrée gratuite
- Site officiel avec détails pratiques : exposition Pathfinders à Huxley-Parlour
On peut voir cette initiative comme un hommage à ces femmes qui ont su, chacune à leur manière, représenter non seulement la réalité, mais aussi les zones d’ombre, d’étrangeté et de résistance d’une époque. La galerie symbolise ainsi la rencontre entre histoire de la photographie et actualité artistique, parfaite pour qui s’intéresse à la photographie contemporaine et à ses racines.
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Techniques, inspirations et portée des œuvres : ce que Pathfinders révèle
Au-delà des biographies fascinantes, l’exposition Pathfinders réunit un corpus riche qui illustre plusieurs aspects essentiels de la photographie moderne.
Des techniques variées pour un même but : réinterpréter la réalité
Chacune des trois photographes a employé des méthodes différentes mais convergentes pour repousser les limites du médium :
- Ilse Bing : maîtrise du Leica et des cadrages géométriques pour capturer le mouvement urbain et les instants précis de vie.
- Kati Horna : intégration du photomontage, mise en scène du surréel à travers les corps et les objets déformés.
- Dora Maar : utilisation du Rolleiflex, solarisation et jeux de reflets pour décomposer et recomposer l’image.
Ces techniques ont permis aux trois artistes de construire un langage visuel novateur, répondant tant aux exigences esthétiques qu’aux défis politiques de leur temps. Leurs œuvres invitent à questionner, mais aussi à ressentir.
Le poids de l’histoire et la résonance de l’exil
Une constante se dégage de leurs parcours : la manière dont le contexte politique a façonné leur regard. Déplacements, répressions, et la nécessité de résister sont des thèmes récurrents qui nourrissent leurs images.
Photographe 📸 | Trajectoire historique 🌍 | Techniques utilisées 🎞️ | Impact majeur 📅 |
---|---|---|---|
Ilse Bing | Exil Allemagne-France-USA | Leica, cadrages géométriques, photographie nocturne | Renouveau de la photographie de rue moderne (années 1930) |
Kati Horna | Guerre civile espagnole, exil au Mexique | Photomontage, mise en scène surréaliste | Mélange de photojournalisme et surréalisme engagés |
Dora Maar | Occupation nazie, repli artistique | Rolleiflex, solarisation, reflets fracturés | Exploration du surréalisme urbain et déconstruction visuelle |
La mise en lumière de ces parcours donne aussi à réfléchir sur le rôle que jouent les expositions contemporaines dans la reconnaissance de ces pionnières oubliées. C’est par ces rencontres que le passé dialogue avec l’art actuel.
Le chemin vers la réinvention permanentes
Au fil des décennies, chacune de ces artistes n’a cessé de se réinventer et d’approfondir sa vision, ce qui témoigne de l’inépuisable richesse du médium photographique. Leur héritage reste une source d’inspiration pour les photographes d’aujourd’hui, notamment ceux qui habitent des villes comme Colmar, où la photographie urbaine et artistique continue d’évoluer.
- Pour te plonger dans les techniques qui ont façonné la photographie moderne, jette un œil à cet article sur les techniques et la composition en photographie.
- Pour découvrir d’autres photographes contemporains engagés, la sélection régionale de photographes suisses et d’Arles t’offrira un panorama intéressant.
FAQ sur les pionnières de la photographie présentées à Huxley-Parlour
Qui étaient Ilse Bing, Kati Horna et Dora Maar ?
Ce sont trois femmes photographes du XXe siècle qui, à travers leurs expériences personnelles et artistiques, ont profondément influencé la photographie moderne par leur style, leur engagement et leurs innovations techniques.
Pourquoi l’exposition Pathfinders est-elle importante ?
Elle met en lumière des œuvres rarement réunies, soulignant la contribution essentielle de ces pionnières en pleine période de bouleversements politiques et culturels, et illustre comment leur travail ouvre la voie à une vision moderniste renouvelée.
Quels thèmes principaux explore cette exposition ?
Les œuvres traitent de la modernité urbaine, du surréalisme, de l’exil, de la résistance politique, et des tensions sociales qui ont marqué leur époque, avec une approche très personnelle et souvent poétique de la photographie.
Peut-on voir cette exposition à Londres en 2025 ?
Oui, elle est présentée à la galerie Huxley-Parlour du 18 juillet au 13 septembre 2025, avec une entrée gratuite.
Comment ces artistes ont-elles influencé la photographie contemporaine ?
Leur réinterprétation de la ville, les mises en scène surréalistes, et leurs expérimentations techniques restent des références incontournables pour les photographes d’aujourd’hui qui souhaitent mêler engagement et esthétique.
Cette exposition met vraiment en lumière des talents souvent oubliés, c’est inspirant.
Cette exposition met vraiment en lumière des artistes méconnues. Une belle façon de redécouvrir la photographie !
Ces femmes photographes ont vraiment changé notre regard sur le monde. Leur créativité inspire tant de récits !